Grâce au bus 389 et à un portail spatio-temporel nous avons en une vingtaine de minutes parcouru la distance qui sépare la place de l’indépendance à Palerme de Montreale. Et avec un bilan carbone très raisonnable, je pense. Depuis les ruelles en pente de cette petite ville on a une très belle vue sur Palerme et ses environs. Mais surtout, on peut visiter sa cathédrale (y compris les petits couloirs étroits qui grimpent dans l’épaisseur des murs jusqu’aux terrasses) et le cloître attenant.
Dans la première on découvre une gigantesque bande dessinée de 6500 mètres carrés, toute en mosaïque, qui raconte l’histoire de Dieu et de ses amis, à peu près dans l’ordre. Vers le début, par exemple, il y a l’épisode d’Adam, Ève, le serpent, la pomme, les feuilles de vigne et les coups de pied au c… avec vociférations “foutez-moi le camp de ce jardin bande de malpropres”. Pour une BD vieille de presque 900 ans, c’est pas mal du tout. Personnellement je n’aurais pas mis ça au plafond parce que j’ai tendance à attraper rapidement des torticolis, mais bon, à l’époque c’était comme ça.
Dans le cloître on se promène de colonnes en colonnes et on lit sur les chapiteaux plein de petites histoires intéressantes. Il y a, entre autres, le même épisode des coups de pied au c… “foutez-moi le camp” que dans la cathédrale. A la différence de la cathédrale ça ne se suit pas d’une colonne à l’autre et c’est un peu décousu, mais en revanche c’est en 3D, même sans lunettes. Là encore, j’aurais bien mis tout ça à hauteur d’homme mais ça ne fait rien, c’est tout à fait génial quand même. On y passe facilement 2 heures sans s’ennuyer une seconde. Certaines cases sont un peu effacées et difficiles à comprendre mais comme ça n’empêche pas de comprendre le reste ce n’est pas grave.
Je ne sais pas ce qu’il restera dans 900 ans de Hergé, Bilal, Uderzo ou Franquin. Ce serait peut-être bien de suggérer à nos auteurs préférés du 9ème art de se tourner vers la mosaïque et la sculpture, histoire d’assurer la pérennité de leur œuvre ?