Bussana Vecchia

Bussana Nuova (Bussana le neuf) est une petite ville balnéaire à 5 ou 6 kilomètres à l’est de Sanremo. Le bus A pour Andora y mène en 15 minutes depuis la gare routière de Sanremo. En marchant vers le nord à partir de Bussana Nuova, sur l’arête qui sépare les vallées d’Arméa et d’Argentina, on s’élève rapidement et on découvre les serres horticoles qui tapissent les pentes. Nous sommes dans la Riviera des fleurs. La culture florale était jadis une activité plus importante qu’aujourd’hui, comme en témoignent les nombreuses serres cassées et à l’abandon jusqu’au centre de villes comme Vintimille, mais elle subsiste et constitue encore une part importante de l’économie de la région de Sanremo.

Les serres horticoles dans la vallée d'Arméa
Les serres horticoles dans la vallée d’Arméa

Après une demi-heure de montée on aperçoit les ruines de Bussana Vecchia (Bussana le vieux), l’ancien village largement détruit par le tremblement de terre de 1887 et dont l’histoire depuis cette date est assez mouvementée. Il fut tout d’abord déclaré dangereux et abandonné en 1894 au profit du nouveau village construit en bord de mer. Puis, à partir de 1947, il fut occupé par des migrant·es venu·es du sud de l’Italie. En 1950 les autorités expulsèrent les occupant·es et détruisirent les escaliers et les toits des maisons pour empêcher toute réoccupation. A la fin des années 50 un groupe d’artistes décida néanmoins d’occuper les lieux et d’y installer ateliers et boutiques. Depuis cette époque la communauté résiste tant bien que mal à la pression des autorités qui cherchent à mettre fin à cette expérience originale d’autogestion.

Bussana Vecchia vu depuis le chemin de Bussana Nuova
Bussana Vecchia vu depuis le chemin de Bussana Nuova

Le village fait immédiatement penser au quartier de « La Pigna » à Sanremo. C’est un labyrinthe de ruelles étroites et en pente. Les principales différences sont les nombreuses maisons en ruine et la végétation plus abondante : vignes vierges, bougainvillées, etc.

Les ruelles étroites et les maisons couvertes de vigne vierge ou de bougainvillées
Les ruelles étroites et les maisons couvertes de vigne vierge ou de bougainvillées
Des ruelles couvertes, comme un petit air du quartier de
Des ruelles couvertes, comme un petit air du quartier de « La Pigna » à Sanremo

Certaines maisons ont été totalement restaurées et sont habitées. D’autres sont restées à l’état de ruine. D’autres encore ont été partiellement réhabilitées et leur rez-de-chaussée sert d’atelier, de boutique ou de restaurant tandis que le premier étage est absent ou inoccupé. Certaines zones sont interdites d’accès par des barrières car trop dangereuses.

Des maisons en ruine, d'autres restaurées et d'autres entre deux
Des maisons en ruine, d’autres restaurées et d’autres entre deux

L’église a conservé son clocher mais on sent qu’une secousse de plus, même modérée, pourrait le mettre à terre. La voute a disparu et l’herbe pousse dru dans la nef centrale.

L'église de saint Egidio envahie par les herbes, à la voute effondrée, mais au clocher encore debout
L’église de saint Egidio envahie par les herbes, à la voute effondrée, mais au clocher encore debout

Des œuvres d’art sont exposées un peu partout, dans les boutiques et les ateliers, incrustées dans les murs extérieurs ou suspendues au-dessus des ruelles. Cette vocation artistique donne une atmosphère très particulière, même si les nombreux restaurants et boutiques indiquent que la dimension commerciale est bien présente.

Les artistes ont pris possession des lieux
Les artistes ont pris possession des lieux
Ce contenu a été publié dans Sanremo, Italie, nov. 2023. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.