Le musée du petit palais

Le musée du petit palais donne sur l’esplanade du palais des papes. Il abrite une très riche collection de peintures italiennes des XIIIèmes, XIVème et XVème siècles. Certes à cette époque la seule et unique source d’inspiration est la religion catholique et on voit donc plusieurs versions de la vierge à l’enfant, de la crucifixion ou du couronnement de la vierge, mais la visite est agréable, les œuvres sont bien présentées et le bâtiment qui les accueille est intéressant.

Le musée du petit palais

Certains tableaux donnent à réfléchir, comme cette cène sur bois bientôt millénaire, où le seul attribut distinctif de Judas (le 4ème en partant de la droite) est son auréole bleu nuit au lieu du doré des 12 autres. Pas de bourse aux deniers, pas de robe jaune traître, juste une auréole éteinte. En s’approchant un peu on découvre qu’il est aussi le seul dont le visage a été détérioré, comme griffé. Sans doute une ou un fidèle qui a cru ainsi venger son idole. On remarque aussi la naïveté de certains détails, comme ces assiettes dont le bord intersecte abruptement le contenu, ces verres dont le fond touche la table en un segment de droite au lieu d’une ellipse, ces couteaux qui semblent suspendus verticalement au lieu d’être sagement posés, ou ces tranches de pain, toutes posées sur champ, comme si l’artiste n’avait pas su les représenter à plat.

La cène, Florence 3ème quart du XIIIème siècle

Les salles du musée sont très belles et la lumière des fenêtres, tamisée par des voiles, met bien les œuvres en valeur. On regrette parfois que leur aspect brillant, renforcé par l’usage fréquent de peinture dorée, rende les reflets à peu près inévitables. Où qu’on se place certaines ne peuvent être vues avec netteté en totalité.

Salle du musée du petit palais

Le musée possède une salle consacrée à Botticelli et à son atelier. 5 ou 6 tableaux permettent d’apprécier les apports du maître, comme cette vierge et l’enfant avec Saint Jean Baptiste jeune, de la deuxième moitié du XVème siècle ou du tout début du XVIème siècle. La posture, le visage et la chevelure de Saint Jean Baptiste sont d’une modernité presque dérangeante, bien loin des physionomies omniprésentes dans les autres salles. On dirait un pastiche d’un auteur de BD contemporain.

Vierge et l’enfant avec Saint Jean Baptiste jeune
Ce contenu a été publié dans Avignon, mai 2023. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.