Catacombes dei Cappucini, palazzo Zisa, villa Malfitano

Ce matin nous avons d’abord visité les catacombes dei Cappucini. L’entrée ne paye pas de mine, on dirait la boutique d’un marchand de cartes postales. L’intérieur est très impressionnant : plusieurs centaines de mètres de couloirs dans les murs desquels sont creusées des niches verticales ou horizontales occupées par des momies dont les plus anciennes datent de la toute fin du 16ème siècle et les plus récentes du début du 20ème. Elles sont habillées et bien rangées, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre, avec des couloirs réservés aux religieux, aux enfants, aux corporations d’artisans. Les photos sont interdites mais de toute façon elles ne pourraient pas rendre l’impression que produit cet endroit. On se croirait dans une scène d’un film d’aventures genre “Indiana Jones et la pizza infernale”, lorsque l’idiot(e) de service ouvre la porte et se met à hurler en secouant deux ou trois squelettes. Sauf que là, ils sont plusieurs milliers.

Nous avons ensuite marché vers le nord jusqu’au palazzo Zisa et ses jardins tirés au cordeau. C’est une grande bâtisse de la seconde moitié du 12ème siècle, dans le style arabo-byzanto-normand qu’on rencontre partout ici. La hauteur des niveaux atteint des records : dans les palais du centre ville ils sont d’environ 5 à 6 mètres ; à la Zisa c’est plutôt 8 ou 9. Il faut dire que dans l’épaisseur des sols courent des canalisations d’eau en pierre, ça prend du volume. L’édifice était, paraît il, équipé d’un très ingénieux système de climatisation. Il reste aux murs quelques mosaïques et quelques fresques peintes. Le palais sert aussi de musée d’art islamique mais à part quelques jolis moucharabiehs en bois il n’y a pas grand chose à retenir.

Pour finir nous avons flâné dans les jardins de la villa Malfitano, très belle demeure du 19ème siècle construite par un anglais qui a fait fortune dans le commerce du Marsala. Un gigantesque ficus étend ses branches à l’horizontale et à des dizaines de mètres de son tronc énorme. Sur l’une des façades une grande glycine grimpe jusqu’au toit tandis que deux lions de pierres semblent dormir de part et d’autre du grand escalier. A part quelques promeneurs discrets, toute la propriété parait assoupie. S’il faisait un peu plus frais on penserait à un décor tiré du Grand Meaulnes.

Ce contenu a été publié dans Sicile, sept. 2019. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.