Plongées au Scoglio del Medico et à la Secca d’Africa, le sentier côtier du nord

Le vent s’est levé et la houle est formée. Tous les clubs sortent leur joker : le Scoglio del Medico, un rocher au nord-ouest d’Ustica, suffisamment abrité pour les Zodiacs. Très beau paysage de gros rochers sous-marins et de canyons étroits. L’endroit est fréquenté par les barracudas et nous fûmes chanceux, ils étaient là. J’ai pu jouer au journaliste “embedded”, comme on dit maintenant, pendant une ou deux minutes dans le banc. Magnifique.

Pour la deuxième plongée nous avons choisi le deuxième joker, à quelques centaines de mètres au large du phare de la Punta Cavazzi (là où nous nous sommes promenés dimanche après-midi), sur la Secca d’Africa. Là encore des canyons, des sortes d’arènes sablonneuses entourées de murailles rocheuses, des arches de pierre, tout un paysage grandiose. Au fond d’une faille un banc d’énormes corbs sédentaires nous regarde passer avec un peu d’inquiétude. De gros mérous hantent les lieux mais ils sont toujours aussi circonspects et difficiles à approcher. Les vers annelés, eux, sont faciles à approcher mais difficiles à prendre en photo car le moindre soupçon de danger les fait se rétracter au fond de leur tube.

Cet après midi nous avons pris le sentier côtier du nord. En chemin nous avons pu admirer les formations rocheuses étonnantes dont seuls les volcans ont le secret.

Arrivés au Scoglio del Medico (rocher du médecin), autour duquel nous avons plongé ce matin, nous avons rejoint la route principale pour rentrer au village. Un gros grain s’annonçait à l’ouest mais le vent d’est nous a protégés.

Les gens du coin sont de grands amateurs de la science toponymique et ils ont une explication pour tous les noms de lieu. Scoglio des Medico ne fait pas exception. Ce serait une mutation du Scoglio Homeric, progressivement devenu del Homerico, puis del Medico. Une autre explication parle d’un médecin jaloux qui aurait assassiné sa femme et l’aurait jetée à la mer depuis ce caillou. Bref, un bonheur de linguiste et un cauchemar d’historien.

La route du retour traverse les champs. Certaines parcelles sont encore plantées de courges ou de tomates cerises. Dans d’autres on prépare les semis d’automne. Nous avons admiré au passage les hibiscus géants qui sont ici de véritables arbres et auprès desquels nos malheureux hibiscus en pots et même nos althæas font bien pâle figure.

Ce contenu a été publié dans Sicile, sept. 2019. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.