La Sorgue prend sa source à Fontaine de Vaucluse, à quelques kilomètres de l’Isle-sur-la-Sorgue, mais elle s’empresse de se séparer en de multiples bras qui partent dans toutes les directions et finissent par converger vers l’Ouvèze juste avant que cette dernière se jette dans le Rhône, un peu en amont d’Avignon. La ville de l’Isle-sur-la-Sorgue est donc sillonnée de nombreux canaux qui lui donnent inévitablement un petit air de Venise, sans les gondoles car les ponts sont bien trop bas pour la navigation.
Le centre ville est très animé mais dès que l’on en sort on se retrouve au calme. La Sorgue murmure calmement entre les rangées de maisons avec jardin.
Il reste, paraît il, une quinzaine de roues à aubes.
Le marché du dimanche est immense. Il occupe tout le centre ancien et est hors de proportions pour une ville aussi modeste (environ 20000 habitants). Il se double d’un marché d’antiquités et de brocante réputé.
En flânant le long des rues nous tombons sur la Fondation Villa Datris où une exposition d’art moderne intitulée « Mouvement et lumière » nous tend les bras. Dès l’entrée une œuvre de Jesùs Rafael Soto donne le ton : on entre dans un cube de fils bleus comme on plongerait dans la mer.
Dans une salle obscure trône une sphère composée de petits carrés de plexiglas suspendus par des fils invisibles. La sculpture est éclairée d’une lumière bleutée par un dispositif également invisible. On peut tourner autour, c’est magnifique.
Des tableaux accrochés aux murs, apparemment bidimensionnels, révèlent leur profondeur lorsqu’on les approche. Pris entre deux plaques de verre leur motif lumineux se reflète à l’infini. Effet hypnotique garanti.
Une sculpture lumineuse de Jean Tinguely rappelle que l’art cinétique ne date pas d’hier. L’une des conservatrices de l’exposition l’allume et l’éteint périodiquement pour que les ampoules à incandescence de toutes les couleurs ne chauffent pas trop et ne grillent pas trop vite. La rouge est grillée et l’une des jaunes donne de sérieux signes de faiblesse. Lorsque ces vestiges du passé seront devenus introuvables il faudra renoncer à illuminer la sculpture ou se tourner vers des LEDs. Pas sûr que Tinguely serait d’accord.
De retour à Avignon nous passons devant le musée lapidaire. C’est une extension du musée Calvet qui abrite sa collection archéologique et qui occupe une ancienne chapelle jésuite. On y trouve des stèles mortuaires et des sarcophages de pierre de l’Égypte antique, des mosaïques romaines, des sculptures grecques, etc.