À San Martino, près de Portoferraio, Napoléon avait sa deuxième résidence sur l’île d’Elbe. La villa San Martino était sa résidence d’été (d’un seul été puisqu’il n’a passé que l’été 1814 à Elbe). Sa résidence principale était la Palazzina dei Mulini à Portoferraio, que nous avons déjà visitée. De loin, en arrivant, on est impressionné par l’importance du bâtiment derrière ses grandes grilles et son porche à 4 colonnes.
Ce qui impressionne est en fait la galerie Demidoff, pas la villa. La galerie a été ajoutée en 1839, soit près de 20 ans après la mort de l’empereur, par Anatole Demidoff, sorte de prince russe, marié à une nièce de Napoléon et grand admirateur de ce dernier. La galerie, bien plus vaste et pompeuse que la villa, l’entoure totalement.
Lorsqu’on ignore l’histoire du lieu, et qu’on croit naïvement que l’ensemble constituait la résidence d’été de Napoléon, on se demande pourquoi avoir consacré tant de surface à ce qui ressemble à un hall d’entrée et si peu à l’habitation proprement dite.
Depuis la grande terrasse qui constitue le toit de la galerie on aperçoit la véritable villa San Martino, assez modeste en apparence.
La vue sur Protoferraio et la baie depuis la terrasse et les fenêtres de la villa est splendide.
L’intérieur de la villa, dont on ne peut actuellement visiter que le premier étage, est un mélange de styles un peu déroutant. La chambre de Napoléon est toute simple alors que la salle égyptienne avec bassin octogonal, décors peints de papyrus et de campagne d’Égypte en trompe l’œil est conçue pour épater le visiteur.
La galerie, dans un style néo-classique prétentieux assez banal, prend toute la place. En plus de transformer une villa normale en monstre de Frankenstein de l’architecture, elle gâche un peu l’endroit. On se prend à imaginer ce lieu sans elle, et c’est beaucoup mieux.
La galerie servait à exposer la collection personnelle de Demidoff, composée d’œuvres d’art et de reliques ayant appartenu à Napoléon et à sa famille. Cette collection a été dispersée à la mort de Demidoff et est aujourd’hui remplacée par des vitrines de soldats de plomb et des reproductions de gravures sur l’épopée napoléonienne.