La cathédrale « Saint-Sauveur » est encastrée dans la ville, un peu au nord de la place de la mairie. Cernée de tous côtés par d’autres bâtiments, elle n’offre pas de vue d’ensemble. C’est donc de l’intérieur qu’on découvre qu’elle est un assemblage d’ouvrages de plusieurs époques allant des Vème au XVIème siècles.
L’orgue est assez remarquable et classé aux monuments historiques. Il semble séparé en deux parties égales, de part et d’autre de la nef, mais l’une des deux moitiés n’est qu’un orgue factice ajouté pour faire joli. Celui de la photo est le vrai, celui dont les 39 tuyaux soufflent la musique.
Dans un recoin une petite statue de la vierge Marie allaitant Jésus, sans doute de bois peint, retient l’attention. La tête de Marie est anormalement grosse et ses yeux, son nez, sa bouche sont anormalement resserrés. On dirait un personnage de bande dessinée ou de dessin animé.
Le cloître semble intéressant, pour le peu qu’on en voit à travers la porte à clairevoie, mais ne se visite pas lorsque nous passons par là. Tant pis. Nous en aurons un autre aperçu à travers une fenêtre basse en visitant l’exposition de Zani, un artiste céramiste abstrait, dans une salle adossée à la cathédrale. Nous discutons un peu avec Zani et découvrons qu’il est presque grassois puisqu’il vit au Rouret. Son travail est très intéressant et nous irons sûrement lui rendre visite à son atelier un de ces jours.
L’après-midi est consacré à la visite des carrières de Bibémus, à 5 kilomètres à l’est de la ville. C’est de là qu’ont été tirés, de l’antiquité au XIXème siècle, les blocs de pierre ocre dont sont faits nombre de bâtiments anciens d’Aix. La forêt de pins a repris ses droits et le mélange entre la végétation foisonnante, verdoyante, et les anciens fronts de taille, rectilignes, jaunes ou ocres, donne des contrastes surprenants de formes et de couleurs.
Cézanne a peint là plusieurs tableaux, huiles et aquarelles, entre 1896 et 1904. Notre guide (la visite est forcément guidée) nous explique la genèse et la composition de certains, face aux paysages qui les ont inspirés. C’est une expérience enrichissante. Au milieu des carrières abandonnées, adossé à un ancien front de taille, le « bastidon » a servi au peintre pour entreposer son matériel et éviter ainsi de le porter depuis le Thoronet.
Un belvédère offre une vue splendide sur la campagne aixoise. La lumière de cet après-midi est belle. A droite, cachés par les arbres, s’étendent les 5 domaines de la toute petite appellation viticole Palette. A gauche, en se penchant un peu hors du cadre, on apercevrait la montagne Sainte-Victoire.
