Le parc des lacs de Plitvice est très grand, plus de 500 kilomètres carrés, et comprend 16 lacs principaux, c’est à dire baptisés, plus d’innombrables petits lacs sans nom. Les lacs s’étagent sur environ 7 kilomètres de longueur et 130 mètres de dénivelé. Ils sont séparés par des barrières calcaires desquelles tombent de nombreuses cascades, ou torrents tumultueux.
Le parc est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et il reçoit plus d’un million de visiteurs par an. Il est habité par des ours bruns (une cinquantaine) et des loups mais nous avons peu de chance de les croiser, il fait trop mauvais et ils doivent se terrer dans leurs tanières en attendant que le beau temps revienne.
On peut visiter la partie du parc ouverte au public entièrement à pied, en un, deux ou plusieurs jours. On peut aussi alterner entre marche à pied et transports en commun. Comme nous n’avons qu’une seule journée nous choisissons cette deuxième solution et commençons par prendre le « train » qui est en fait un genre de bus à 3 wagons. Celui-ci nous emmène de l’entrée au point le plus haut, au bord du lac supérieur, le « Proscansko », à 636 mètres d’altitude. C’est le deuxième par la taille avec ses 68 hectares et ses 2,1 kilomètres de longueur. Sa largeur varie entre 180 et 400 mètres et il plonge jusqu’à 37 mètres de profondeur.
A partir de ce point haut nous descendons en empruntant les passerelles de bois qui serpentent entre végétation, lacs, rivières et cascades. La couleur des eaux varie du gris vert foncé au bleu turquoise ; c’est magnifique et la pluie nous épargne un peu, ce qui ne gâte rien.
Après quelques heures de marche nous parvenons au bord du plus grand des lacs de Plitvice, le « Kozjak », à 534 mètres d’altitude (81,5 hectares, 2,35 kilomètres de longueur, entre 135 et 670 mètres de largeur et jusqu’à 46 mètres de profondeur). La brume plane sur les sommets environnants. Nous prenons un bateau pour traverser le lac dans la longueur. A mi-parcours la pluie se met à tomber à verse. Elle ne cessera qu’à la fin de notre visite.
Le dernier des 16 lacs est le « Novakovica-brod », à 503 mètres d’altitude. Il n’est pas très grand (90 mètres de longueur, 50 de large et 3 mètres de profondeur) mais il attire en masse les visiteurs car la rivière Plitvica s’y jette de 76 mètres de hauteur avec force vapeur et bouillonnements, formant la plus grande cascade du parc (et de toute la Croatie). La passerelle qui y mène est encombrée de centaines de personnes aux parapluies de toutes les couleurs. Il faut s’armer de patience pour atteindre le pied de la cascade et surtout pour en repartir, l’embouteillage est monstre.
Pour rejoindre l’entrée du parc nous commençons par remonter d’une petite centaine de mètres par un chemin abrupt et sinueux mais, heureusement, un peu moins densément fréquenté que les abords de la chute d’eau. D’en haut on voit la longue file multicolore des parapluies et des capes de pluie, cheminant lentement vers la grande cascade, au milieu de ce paysage fantastique de roche, d’eau et de végétation. C’est un étrange et fascinant spectacle, presque irréel.
Toujours depuis les hauteurs on peut admirer la succession des petits lacs inférieurs avec leurs eaux bleu turquoise. La pluie faiblit enfin, ce n’est pas dommage, malgré nos imperméables et notre parapluie nous sommes trempés. Le petit train nous ramène à notre point de départ et à notre voiture.
Le soir venu nous dînons au « Licka Kuca », à l’intérieur du parc naturel. L’immense cheminée dans un coin de laquelle le cuisinier prépare les braises pour son barbecue est tout à fait réjouissante car il fait toujours froid (12°) et très humide.