Pour notre dernier jour à Turin nous décidons de visiter le Palazzo Madama, un assemblage bizarre posé au beau milieu de la Piazza Castello. Côté via Garibaldi on ne voit que la grande façade baroque. De l’autre côté le style change radicalement et le Palazzo devient un château fort en brique rouge avec quatre tours rondes dans les angles. Le nom de « Madama » vient de Christine de France qui a vécu là à partir de 1620. C’était la sœur de Louis XIII et aussi la régente du duc Charles-Emmanuel II, et elle se faisait appeler « Madame Royale ».
Du haut de l’une des tours on a de nouveau une belle vue sur les toits de Turin et sur les Alpes, depuis le Grand Paradis jusqu’au Mont Rose. On domine la Piazza Castello et le Palazzo Reale. Les dômes d’églises sont partout : San Lorenzzo, San Giovanni, la chapelle du saint suaire…

Au bas de la tour on peut sortir visiter le joli jardin. En cette saison il n’est pas fleuri mais les arbres ont leurs belles couleurs d’automne.
Diverses expositions occupent les 3 ou 4 niveaux entre le jardin et le sommet. Au rez-de-chaussée une exposition de violons et autres instruments à cordes anciens, dont quelques Stradivarius.
Des meubles religieux récupérés dans quelques abbayes de la région.
Et tout un bric-à-brac, dont une petite collection d’énormes serrures aux clefs non moins impressionnantes.
Au niveau consacré aux arts décoratifs le stock de vaisselle semble infini.
Comme dans les autres palais la décoration des pièces est très démonstrative mais presque sage à côté des dorures du Palazzo Reale. Madame aimait moins le bling-bling. Dans le salon rouge deux humains tentent de convaincre un robot de leur obéir mais ça ne semble pas très bien marcher.
Dans une salle consacrée aux sciences une sorte de manège à manivelle du XVIIIème siècle représente le système solaire jusqu’à Saturne. C’était un outil pédagogique. On imagine qu’en tournant la manivelle on animait les planètes et leurs satellites. Jupiter est flanqué de quatre satellites, probablement Io, Europe, Callisto et Ganymède (Galilée les a observés dès le début du XVIIème siècle). Saturne a aussi quatre compagnons mais on ne sait lesquels, sans doute Titan et trois parmi Japet, Rhéa, Téthys et Dioné.
Une exposition temporaire met en regard la peinture du Tintoret et celle de Emilio Vedova, un peintre du XXème siècle, également vénitien. Leur présence côte à côte est justifiée par le fait que le premier a fortement inspiré le second. C’est assez peu visible.









