Le matin Fornells ville est désert. Les bateaux attendent les pêcheurs ou les promeneurs. L’eau semble très calme, c’est trompeur. Le port est à l’abri mais au large le vent souffle et la houle est déjà bien formée.
Le château de San Antonio de Fornells a été construit au XVIIème siècle pour défendre Minorque contre les attaques de pirates. Il n’en reste pas grand chose mais on a restauré ce qu’on pouvait.
La baie de Fornells est bien abritée car sa passe de sortie vers le large est assez étroite. Sur la côte ouest une enfilade de maisons s’étire presque jusqu’à la pointe nord.
La baie de Fornells et ses environs forment une réserve marine et comptent un grand nombre de sites de plongée. Certains sont accessibles depuis le bord.
Ce matin le vent souffle toujours et la houle est assez forte. C’est double peine pour les plongeurs : dès la sortie de la baie de Fornells ils doivent affronter les vagues dans leurs petits bateaux semi-rigides et ils doivent aller plus loin que d’ordinaire pour rejoindre les sites protégés à l’ouest du cap de Cavalleria.
Fornells ville est un bel endroit aux maisons blanchies à la chaud. Ici et là un vieil olivier offre son ombre au promeneur.
Outre les oliviers on ne peut que remarquer la profusion de bougainvilliers des toutes les couleurs, même jaune, et les hibiscus.
La première plongée est à 30 minutes de bateau depuis le port, juste au sud de l’îlot le plus au nord des Baléares : l’Isla des Porros (l’île des poireaux ?). On est abrités de la houle et la plongée est plutôt calme. La visibilité n’est pas terrible et la luminosité pourrait être plus forte mais on s’en contente. L’eau est étonnement chaude : 27° à 25 mètres. Ce n’est pas bon signe…
Les barracudas sont peu nombreux mais peu farouches. Fait inhabituel, plutôt que de nager en grands bancs en pleine eau ceux-ci se regroupent au fond. Ils sont donc un peu plus difficiles à voir. On en trouve tout de même un au-dessus du lot.
A flanc de rocher une belle hervia pélerine broute son hydraire.
Le site de la deuxième plongée s’appelle Es Pas et se trouve à quelques dizaines de mètres du premier, juste à l’ouest du cap Cavalleria. Dommage d’avoir dû faire un aller-retour au port pour déposer les blocs vides, prendre des blocs gonflés et échanger quelques plongeurs. Avec la houle bien forte on se serait passé de l’exercice. Pas trop de regrets quand même : on aurait de toute façon dû attendre sur le bateau à l’ancre le délai réglementaire entre deux plongées. Une heure à se faire secouer en tous sens n’est pas beaucoup plus tentant.
La plongée commence par la visite d’une petite grotte débouchante. Nous ressortons dans une prairie de posidonies et de clairières sablonneuses. Cet endroit n’a pas été complètement pillé par les chasseurs d’épaves et il reste ici ou là des vestiges de l’époque romaine.
Nous planons un moment au-dessus d’un fond sablonneux où nagent quelques girelles. Lorsqu’elles estiment notre curiosité trop insistante elles s’enfouissent dans le sable en un éclair et on en voit plus trace.
Un gros mérou file se planquer dans son trou à notre approche.