Plongée à Isola Pianosa, bouées 5 et 2

Aujourd’hui (comme hier) je plonge seul à l’île Pianosa. Anne préfère écumer le marché et les boutiques de Marina di Campo, avant le farniente sur la plage et à la piscine. Avec ses 10,2 km² carrés Pianosa est la 5ème (sur 7) en superficie de l’archipel Toscan. Bien plus petite donc que Elbe qui, avec ses 224 km², est de loin la plus étendue.

Pianosa n’est qu’à 14 kilomètres d’Elbe, soit environ une heure de bateau. Elle est toute plate, son point culminant ne doit pas dépasser les 10 mètres. Elle est bien différente de Montecristo, la 4ème en superficie (10,4 km²), que l’on voit de loin et qui, avec ses 645 mètres d’altitude maximale, est de toute évidence le sommet d’une montagne.

L'île Pianosa
L’île Pianosa

Désolé pour les couleurs un peu ternes des photos mais comme c’est une réserve marine protégée j’ai évité autant que possible d’utiliser le flash et le projecteur.

Pianosa est une réserve marine et la plongée y est strictement réglementée. Elle n’est autorisée qu’en quelques endroits repérés par des bouées numérotées, la durée ne doit pas excéder 50 minutes, etc. Notre première plongée est à la bouée n°5. Dès la descente le long d’une falaise je trouve deux beaux nudibranches en train de brouter leur hydraire : une hervia pérégrine et une flabeline mauve. C’est de bon augure.

Hervia pérégrine
Hervia pérégrine
Flabeline mauve
Flabeline mauve

Vers le fond (environ 25 mètres) nous croisons un banc de barracudas dans lequel j’arrive à me faufiler un moment. C’est magique d’être entouré de près par ces beaux poissons.

« Embedded », comme disent les journalistes, dans un banc de barracudas
Banc de barracudas
Banc de barracudas

Les corbs se promènent en famille. Eux d’habitude si craintifs sont très peu farouches. Outre la plus grande taille des animaux qu’on y croise, c’est l’un des avantages des réserves marines : la faune y a plus qu’ailleurs l’habitude des plongeurs.

La famille corb
La famille corb

Mais habitude ne signifie pas sympathie. Domenico a voulu s’approcher trop près d’un gros mérou et a failli se faire mordre. Monsieur mérou est de mauvaise humeur et il exprime clairement son ras le bol des bêtes à bulles.

Altercation entre un gros mérou fâché et Domenico
Altercation entre un gros mérou fâché et Domenico
Gros mérou fâché :
Gros mérou fâché : « mais barrez-vous de mon herbe ! »

Cette première plongée culmine avec la visite d’une grande grotte à double entrée. Comme les explications préalables, sur le bateau, étaient en italien j’ai mal compris le plan et je suis entré d’un côté pour ressortir de l’autre où je me suis aperçu qu’il n’y avait plus personne. Apparemment la mention de la 2ème entrée était assortie de quelque chose du genre « et on ne sortira pas par là », au lieu du « et on sortira par là » que j’avais mal deviné. J’ai donc fait demi tour et retraversé la grotte pour retrouver ma palanquée. Conseil aux plongeurs non italophones : l’anglais n’étant pas le fort de nos amis du « Diving Center, Marina di Campo », redoublez d’attention.

La deuxième plongée, à la bouée n° 2, est très semblable à la première, à part la prairie de posidonies qui tapisse tout le fond. Là aussi les gros mérous se baladent au milieu des chinchards et des castagnoles.

Mérou en balade dans la prairie de posidonies
Mérou en balade dans la prairie de posidonies

La plongée se termine au sommet d’un gros rocher, vers 5 mètres de fond, où nous faisons notre palier de sécurité. Le rocher est creux et des ouvertures donnent sur les grandes cavités internes. On peut s’y glisser pour aller voir. Comme les trous ne sont pas bien larges, que leurs bords sont assez découpés, et que je ne veux pas abimer le matériel de location (ni ma chère « shark skin ») je reste prudemment à l’extérieur.

Les ouvertures sur les grottes dans le rocher sommital de la bouée n° 2
Les ouvertures sur les grottes dans le rocher sommital de la bouée n° 2
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