Partis de Grasse vers 10 heures nous arrivons à Piombino vers 15 heures 30. La plus grande partie du trajet, entre Villeneuve Loubet et Venturina, se fait sur l’autoroute E80. Malgré les changements incessants de limitation de vitesse et le chaos des travaux autour de Gènes, ce fut donc assez rapide.
Il est un peu trop tard pour prendre le bateau de 16h30, probablement déjà plein. On nous balade un peu de quais en quais, d’abord le 8 d’où on nous envoie au 5 où stationne un gros ferry de la compagnie Moby, décoré à la Batman. Là, les organisateurs des embarquements nous demandent de retourner au 8, puis au 6 et enfin au 2 où nous attend le Moby Ale à la décoration enfantine. La coordination laisse un peu à désirer mais nous finissons par embarquer et par partir à 17 heures, soir une demi-heure plus tôt que ce que nous avions initialement prévu.
La navigation entre Piombino et Portoferraio, ville principale de l’île d’Elbe ne prend qu’une heure et quart. L’île est très montagneuse et Portoferraio est coincée entre la mer et plusieurs collines surmontées de forteresses. Les façades ocres et les toits de tuiles rouges donnent à la ville un petit air de rouille qui lui va bien ; les étrusques y exploitaient déjà le fer il y a plus de 2500 ans.
Après avoir déposé nos bagages dans notre appartement de la Piazza Cavour nous partons voir la plage de galets (Spiaggia delle Ghiaie) au nord de la ville, à quelques centaines de mètres. Les couleurs du soleil couchant, qu’on ne peut pas voir d’ici, se reflètent dans la mer. Des gens se baignent encore ; nous ferions volontiers de même si nous avions nos maillots de bain car il fait encore assez chaud.
Au bas d’un des nombreux escaliers qui partent à l’assaut des collines on voit un panneau qui signale le véritable départ de la Route Napoléon. Contrairement à ce qu’on croit généralement, elle ne commencerait donc pas à Golfe Juan, mais ici, à Portoferraio. Du moins est-ce ce que pensent les gens d’ici. C’est assez logique, en un sens, même si 250 kilomètres de mer séparent ce départ de la suite en France.
La ville est très bien défendue par les nombreux ouvrages fortifiés qui couronnent les collines et par le mur d’enceinte qui la sépare de la mer. Quelques portes en contrôlent l’accès depuis les quais, dont la porte de la mer (Porta di Mare), qui donne sur la Piazza Cavour.
Nous dînons au Lido, un restaurant recommandé par notre loueur d’appartement. On y sert un bon vin blanc 100% vionier et une eau minérale pétillante locale « Napoleone ». Même s’il n’a régné ici qu’environ 300 jours il y a plus de 2 siècles, il est encore partout.