Ce lundi est le premier jour de réouverture au public de la cathédrale Notre Dame. J’arrive assez tôt pour entrer sans attente. Lorsque je ressors, 2 heures plus tard, la file d’attente s’étire sous la pluie sur plusieurs centaines de mètres.
Le grand orgue et la rosace de la façade resplendissent. Lorsqu’on se souvient de l’intérieur avant l’incendie on est immédiatement frappé par la blancheur de la pierre.
Des décors devenus invisibles sous la crasse sont redevenus lisibles. La clôture du cœur est pimpante. Elle semble aussi fraîche que la crèche de Noël.
Toutes les chapelles ont été repeintes à neuf. J’avais oublié à quel point les plafonds et les nervures étaient colorés.
J’ignore si c’est dû aux destructions causées par l’incendie mais certaines chapelles sont décorées d’œuvres récentes prêtées par le mobilier national, comme cette tapisserie de Matisse ou sa voisine de Braque.
C’est l’heure de l’ouverture du centre Beaubourg. J’en profite avant la fermeture totale pour travaux annoncée entre 2025 et 2030.
Une exposition temporaire est consacrée à de jeunes artistes chinois. Certaines pièces sont intéressantes, comme ce Léon Troski dans une forêt psychédélique, mais dans l’ensemble c’est un peu décevant.
Une impressionnante exposition surréaliste occupe toute la galerie 1 du 6ème étage. Elle célèbre le centenaire du mouvement. C’est une magnifique occasion de voir des Dali, des Magritte ou des Max Ernst. On voit également des œuvres d’artistes un peu moins connus comme Seligmann.
L’exposition permanente est toujours aussi intéressante. Je ne me souvenais pas du « Magasin de Ben », que l’artiste a tenu à Nice entre 1958 et 1973 pour y exposer un improbable bric-à-brac. En 1974, 3 ans avant l’ouverture de Beaubourg au public, Ben a déménagé ici son magasin. On ne peut pas entrer mais ce qu’on voit en faisant le tour et en regardant par les fenêtres est très amusant.
Je ne me souvenais pas non plus de la pièce étonnante conçue par Yaacov Agam en 1974 pour servir d’antichambre aux appartements privés de Pompidou à l’Élysée, avec son mur de plexiglas coloré. Ça fleure bon les années 1970.