Le Museon Arlaten a été créé par Frédéric Mistral pour mettre en valeur et sauvegarder la culture provençale qu’il pensait menacée par l’industrialisation et l’urbanisation. En 1904, grâce à l’argent de son prix Nobel de littérature, il installe le musée dans l’hôtel Laval-Castellane, ancien collège jésuite, mis à sa disposition par la ville. C’est un très bel ensemble de bâtiments construits au-dessus de vestiges archéologiques dont certains ont été dégagés et sont visibles dans la cour principale.
L’aménagement intérieur, très moderne, est de toute beauté. Les escaliers imaginés par Christian Lacroix sont des œuvres d’art à eux seuls. Les premières salles présentent la vision qu’avait Mistral de l’ethnographie et de la muséologie. Des scènes de la vie quotidienne en Provence au XIXème siècle sont reconstituées avec mannequins, mobilier et ustensiles d’époque. Les dernières salles tentent une ouverture vers des formes actuelles de ces disciplines. L’impression générale est étrange. On dirait un meta-musée qui s’expose lui-même à travers les âges. La visite est tout de même très intéressante.
La tarasque est un monstre aquatique dévoreur d’hommes. C’est l’intervention de Sainte Marthe qui aurait permis, d’après la légende, de terrasser la bête et de libérer Tarascon où elle faisait des ravages. Le musée en expose plusieurs représentations. Certaines sont des costumes à l’intérieur desquels on se glisse à plusieurs lors des fêtes pour animer la bête et la faire marcher sur ses 6 pattes. D’autres sont de « simples » effigies de bois, de carton et de ficelle.
Les Alyscamps (Champs Élysée en provençal) sont une ancienne nécropole petit à petit grignotée par l’urbanisation. Il n’en reste qu’une allée bordée de vieux sarcophages moussus et une église en ruines, surmontée d’un clocher octogonal. C’est un lieu très calme, à l’écart des bruits de la ville pourtant toute proche. Les platanes commencent tout juste à perdre leurs feuilles ; on imagine l’endroit transformé par les couleurs d’automne. Van Gogh en a tiré quelques toiles inspirées.
Le musée d’antiquités d’Arles est, lui aussi, très moderne. Beaucoup d’amphores et de vieilles pierres. Le joyau de la collection permanente est probablement cette grande barque fluviale de plus de 30 mètres de long datant du premier siècle de notre ère. En 2011 elle a été tirée des eaux du fleuve où elle dormait depuis 2000 ans. Après une restauration fort complexe impliquant des techniques de pointe à base de résines et d’irradiation aux rayonnements gamma, elle est revenue presque à l’endroit où elle a fait naufrage.