Le sentier des papillons

Sur les pentes du massif du mont Capanne, à environ 700 mètres d’altitude, un sentier des papillons a été tracé au milieu des bois de pins et des rochers. Pour y parvenir nous montons tout d’abord à Sant’Ilario puis, à la sortie du village nous prenons la route SP37, très étroite, très sinueuse et souvent en mauvais état. Elle monte très vite et au bout de quelques minutes Sant’Ilario paraît tout petit, loin en dessous de nous.

Sant'Ilario depuis la tour pisane de San Giovani
Sant’Ilario depuis la tour pisane de San Giovani

Nous faisons halte à la tour Pisane de San Giovani, une tour de guet des XIIème et XIIIème siècles, construite par la république de Pise pour défendre l’île. Elle s’intégrait à un réseau de constructions semblables entre lesquelles on communiquait, semble-t-il, par des signaux lumineux. Depuis Marina di Campo on la voit bien, à peu près à mi distance entre San Piero et Sant’Ilario. Elle a été restaurée en 1995 mais elle ne se visite pas. L’endroit est joli et le point de vue est remarquable.

La tour pisane de San Giovani
La tour pisane de San Giovani

Le sentier des papillons part de la route SP37 lorsqu’elle atteint son point le plus haut, près du mont Perone, avant de redescendre vers la côte nord de l’île. Il serpente en direction du sud-ouest sur une ligne de crête, si bien qu’on est tantôt au-dessus de Marciana, Poggio et Marciana Marina (côte nord de l’île), tantôt au-dessus de San Piero, Sant’Ilario et Marina di Campo (côte sud). Les premières centaines de mètres sont faciles, le sentier est large, tapissé d’aiguilles de pins. Ça monte un peu mais la balade sous les arbres est très agréable. De temps en temps un panneau présente une espèce de papillon.

Le début du sentier des papillons
Le début du sentier des papillons

Bien sûr la période n’est pas idéale pour observer les papillons, mieux vaudrait venir ici en avril ou mai. Nous n’en verrons presque pas, à part un individu d’une espèce très commune qu’on trouve dans notre jardin.

Un papillon
Un papillon

Et un beau sphinx qui butine des fleurs de calament népéta, une plante très odorante au superbes parfums de menthe et d’origan mêlés. Bien sûr, photographier un sphinx est mission impossible avec un appareil photo standard. Il faudrait une caméra ultra-rapide. On le voit tout de même de dos, au centre de la photo, et ses ailes sont assez nettes pour qu’on puisse admirer leur belle couleur rouge-orange. Sa drôle de queue piquetée de taches blanches en cercle fait penser aux tuyères en action d’un vaisseau spatial de science fiction.

Sphinx butinant des fleurs de calament népéta (menthe de montagne)
Sphinx butinant des fleurs de calament népéta (menthe de montagne)

Le temps est incertain, les nuages s’accrochent aux pentes du mont Capanne et comme le sentier monte nous voici bientôt à la limite du brouillard. Nous n’irons pas au bout du sentier, par peur de devoir redescendre sous la pluie en sandales. Mais peu importe, c’est un très bel endroit et nous ne regrettons pas du tout d’être montés jusqu’ici. Là où nous faisons demi-tour, juste sous le sommet du Monte Maolo, une éclaircie nous montre Marciana Marina sous le soleil, en bord de mer et Poggio, tout à gauche, dans l’ombre du gros nuage.

Marciana Marina (et Poggio) vue depuis le Monte Maolo
Marciana Marina (et Poggio) vue depuis le Monte Maolo
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