Calamita, Capoliveri, le musée du Pollux

Nous n’avons pas encore exploré la péninsule sud-est de l’île, autour du massif du mont Calamita (413 mètres). En italien « calamita » signifie aimant. C’est une région minière, comme la région de Rio Marina. A la différence de Rio Marina où l’hématite dominait, on y extrayait principalement la magnétite (d’où le nom de « Calamita »), autre minerai de fer. Autre différence : les galeries creusées servaient à l’extraction, pas uniquement au transport.

Nous roulons tout d’abord de Marina di Campo au musée de la mine, dans le sud de la péninsule, par des routes bien étroites et bien sinueuses, puis par une méchante piste de terre. Sans grande surprise il faut réserver à l’avance pour visiter. Nous reviendrons peut-être. Ou pas. Nous ne sommes toutefois pas venus ici pour rien : la vue depuis le musée est intéressante, on découvre la côte sud d’Elbe sous un nouvel angle.

La côte sud de l'île vue depuis le sud de la péninsule de Capoliveri
La côte sud de l’île vue depuis le sud de la péninsule de Capoliveri

La ville principale de la péninsule est Capoliveri, dans la montagne. La route qui y mène depuis le musée est bordée de rochers où poussent principalement les figuiers de barbarie. La végétation rappelle celle de la côte ouest.

Rochers et figuiers de barbarie sur la route de Capoliveri
Rochers et figuiers de barbarie sur la route de Capoliveri

La ville de Capoliveri est assez grande. Comme toujours, garer sa voiture est un peu compliqué. Après avoir traversé des quartiers où nous ne nous serions jamais engagés si les parkings étaient correctement indiqués, nous finissons par nous extraire du dédale et trouver une place en contrebas du centre.

Depuis la place principale de la ville, où sont rassemblés une demi-douzaine de bars, on voit les toits et le clocher de l’église. C’est un assez joli point de vue. A deux pas de la place une échoppe vend de la vaisselle en céramique peinte, dont des assiettes à soupe (qui ne sont pas juste des assiettes creuses). Nous faisons l’acquisition de quatre assiettes décorées de motifs naïfs mais jolis et amusants.

Les toits de Capoliveri
Les toits de Capoliveri

Capoliveri est, comme il se doit, bien en pente. Une rue très commerçante constitue une sorte de crête : toutes les ruelles qui en partent, à droite comme à gauche, descendent, souvent sous forme d’escaliers.

Ruelles escarpées, escaliers, passages sous les maisons à Capoliveri
Ruelles escarpées, escaliers, passages sous les maisons à Capoliveri

Capoliveri possède un musée dit de la marine mais qui est en fait totalement consacré à un seul navire : le « Polluce » (Pollux en français). C’est un bateau à aubes, lancé en 1839, et qui faisait la navette entre Naples et Marseille. Percuté par un autre navire dans la nuit du 17 juin 1841 il a coulé en 15 minutes par 103 mètres de fond au large du cap Calvo, à l’est de la péninsule de Capoliveri.

Lieu du naufrage du Polluce, au large du cap Calvo
Lieu du naufrage du Polluce, au large du cap Calvo

45 des 46 passagers ont pu être sauvés mais le naufrage a été si soudain qu’ils n’ont pas eu le temps d’emporter leurs effets personnels. Le propriétaire du bateau a bien essayé de le récupérer, ainsi que sa cargaison qu’il savait riche en bijoux, monnaies et autres trésors, mais il n’y est pas parvenu. Au début des années 2000 un groupe de chasseurs d’épaves britannique a mis la main sur une partie du trésor mais ils ont été arrêtés par la police italienne et Scotland Yard. À partir de 2005 des opérations légales de récupération ont été menées et les objets remontés sont maintenant exposés.

Parmi eux on trouve des bouteilles recouvertes de coquillages, des cruches, des carafes, etc.

Les coquillages ont pris possession des bonnes bouteilles
Les coquillages ont pris possession des bonnes bouteilles

Un joli pot de « moutarde digestive de Charroux, par De Chauvigny Deblot à Paris », vide hélas.

Il ne reste plus de bonne moutarde digestive de Charroux
Il ne reste plus de bonne moutarde digestive de Charroux

L’épave recelait effectivement de nombreux objets de valeur : montres à gousset, bijoux, pièces de monnaie, ustensiles précieux, etc.

Montres à gousset, bijoux, pièces de monnaie
Montres à gousset, bijoux, pièces de monnaie

Les pièces de monnaie récupérées proviennent d’un peu partout, Italie et France, bien sûr, mais aussi d’autres pays d’Europe, d’Amérique, de Turquie, etc. Un véritable rêve de numismate.

Une belle collection de pièces de monnaie d'Italie, de France, d'autres pays d'Europe, d'Amérique, de Turquie...
Une belle collection de pièces de monnaie d’Italie, de France, d’autres pays d’Europe, d’Amérique, de Turquie…

Les pièces de métal oxydable sont soudées en gros paquets.

Pièces de monnaie soudées par la mer
Pièces de monnaie soudées par la mer

Les trousses de voyage ont livré leurs secrets. Il y a là un joli lot de brosses à dents dont les manches en ivoire ont bien résisté aux 160 ans d’immersion dans l’eau de mer mais dont les poils ont disparu depuis longtemps. Parmi les autres ustensiles certains sont d’un usage bien identifié, d’autres non et on s’interroge encore sur leur utilité.

Objets divers dont des brosses à dents au manche d'ivoire qui ont perdu leurs poils
Objets divers dont des brosses à dents au manche d’ivoire qui ont perdu leurs poils
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