Départ de Plitvice vers 9h sous la pluie, 12°. On décide de passer par la côte plutôt que de prendre la route directe. Heureusement, la pluie s’arrête rapidement. Deux cols à presque 1000 mètres avec un grand plateau à environ 500 mètres d’altitude. Routes de montagne, toujours 12°.
Dernier col avant Karlobag : vue magnifique sur la mer et plein d’îles, dont certaines complètement désertiques, pas un seul brin d’herbe, uniquement de la Roche aux tons gris clair. On croirait la lune vue par Hergé. La température grimpe au fur et à mesure de notre descente.
Arrêt à Karlobag pour un café en terrasse : il fait maintenant 25°. Station balnéaire tranquille. Pas mal de gens se baignent.
On longe ensuite la mer pendant environ 50km. Côte plutôt désertique avec petits villages nichés dans des criques bien jolies. On voit aussi un élevage de poisson et, plus loin, un élevage de moules sous des champs de bouées.
Arrivée à Zadar. Installation à l’hôtel, puis on va visiter la veille ville, située sur une presqu’île. Beaucoup de bâtiments anciens de style vénitien, nombreuses églises aux clochers assez originaux, il reste même des traces du forum romain.
Depuis le sommet du campanile de la cathédrale, ouvert à la visite, on a une très belle vue d’ensemble sur la ville.
Les 3 principales attractions sont le coucher de soleil, les orgues marins et le « Salut au soleil ».
Le coucher du soleil, dont une rumeur prétend qu’Alfred Hitchcock l’aurait déclaré plus beau du monde, est un peu gâché par les nuages à l’horizon, mais c’est bien joli tout de même. De toute façon le soleil ne se couche pas sur la mer mais sur l’île qui fait face à Zadar. Inutile donc d’espérer un quelconque rayon vert. Nous sommes plusieurs centaines à y assister, assis sur les marches de l’orgue ou, comme nous, à la terrasse d’un bar.
Les orgues sont une création de l’artiste croate Nikola Bsica. Ils datent de 2005 et on en voit uniquement les évents taillés dans les contremarches des escaliers de marbre qui délimitent le quai sur 70 mètres de longueur. Sous nos pieds, cachés par les dalles de pierre, 35 tubes sont reliés à des soufflets actionnés par la houle. L’ensemble produit une musique aussi étrange qu’imprévisible.
A quelques pas, toujours sur le quai, un grand disque de verre est encastré dans le sol. Il protège des panneaux solaires et un réseau de lampes LED multicolores. C’est le « Salut au soleil », une autre œuvre du même artiste. Les panneaux emmagasinent l’énergie pendant la journée et la restituent toute la nuit. Ils alimentent l’éclairage du quai ainsi qu’une très jolie et fascinante symphonie colorée sous le disque de verre. Les enfants (et les adultes) adorent. Les premiers dansent et font mille cabrioles, les seconds arpentent le disque. Il faudrait revenir au milieu de la nuit pour en profiter pleinement sans l’obstacle de la foule. Pas sûr que nous ayons ce courage.
