La cathédrale de Trieste se mérite : elle est perchée sur une petite colline dont l’ascension est éprouvante par la chaleur écrasante de cette fin de matinée. Son style byzantin surprend un peu, on s’attendait ici à quelque chose d’un peu plus romain. Lorsque nous arrivons une noce se presse devant l’entrée. Nous commençons donc par une balade dans le parc environnant et la visite du château qui couronne la colline et qui renferme un musée d’armes médiévales.
Le musée ne nous intéresse pas particulièrement. À moins d’être spécialiste, quand on a vu une hallebarde on en a vu mille. On plaint un peu les figurants en costume d’époque qui doivent encore plus que nous souffrir de la chaleur, surtout le soldat en côte de mailles, jambières et chaussures métalliques.
Les bastions du château offrent de larges vues sur Trieste et le port. Même à distance on remarque les larges avenues, les immeubles imposants dont les styles vont du viennois richement orné au mussolinien rébarbatif d’inspiration soviétique.
Lorsque nous sommes de retour devant l’entrée de la cathédrale la noce a disparu et nous entrons donc. L’intérieur de la cathédrale n’est pas très spectaculaire, à part la mosaïque scintillante qui orne la voute au dessus du cœur et qui rappelle un peu certaines églises siciliennes.
Le guide Lonely Planet, qui date un peu car nous l’avions acheté en 2020 avant de renoncer temporairement à la Croatie pour cause de Covid, nous indique une vieille ligne de tram qui grimpe vers les hauteurs de Trieste. Nous découvrons malheureusement que, si les wagons sont toujours là, la ligne ne fonctionne plus, remplacée par un service de bus bien moins pittoresque.
Au centre ville un canal rectiligne et fermé à une extrémité servait jadis à l’acheminement des marchandises depuis la mer. Il est aujourd’hui bordé de terrasses de bars et de restaurants, dont certains se sont étendus sur l’eau grâce à des pontons. Il fait bon prendre un verre ou se restaurer ici mais les parasols ne suffisant pas totalement à protéger de l’ardeur du soleil on choisit de préférence une terrasse à l’ombre de l’un des hauts immeubles qui entourent le canal.
A deux pas du canal se trouve le siège de l’International Talent Support (ITS) Arcademy, consacrée aux jeunes talents dans le domaine de la mode. On y découvre des œuvres étonnantes comme ce costumes orné de cranes humains.
Ce sac à mains de cuir, dont la forme particulière permet de le caler sur les pieds d’une personne assise, n’est que l’un des nombreux objets loufoques qui sont exposés. On découvre aussi une valise « tordue » qui semble avoir dégouliné de son étagère, un gratte-dos à embouts interchangeables pour mieux s’adapter au type de démangeaison, des chaussures à la semelle sphérique, sans doute pour jouer au culbuto, etc.
A la nuit tombée la Piazza Unità d’Italia s’illumine. Les splendides bâtiments qui la bordent prennent un tout autre aspect, un peu moins austère et écrasant que le jour.