Florence

Comme dans toute ville que nous découvrons l’une de nos toutes premières destinations est un marché. Le marché central de Florence est couvert, très grand et à deux étages. Au rez-de-chaussée on trouve les vendeurs habituels et leurs produits tous plus appétissants les uns que les autres, avec une différence de taille par rapport à Syracuse : la viande qui était rare là-bas est commune ici.

Au premier étage de nombreux restaurants et bars partagent le même espace. On commande ses plats et ses boissons dans l’un ou l’autre et on attend que son numéro apparaisse sur les écrans d’information. On va alors chercher sa commande et on s’installe à l’une des tables. C’est amusant mais pas si pratique que cela, comme nous le constaterons au dîner : le lieu est très bruyant, aucune explication n’est affichée sur son fonctionnement et l’écran d’information que nous surveillons est bogué, nous ratons donc l’annonce nous concernant et mangeons tièdes nos paccheris cacio e pepe (qui ne sont même pas vraiment cacio e pepe, plutôt une sorte de sauce épaisse trop salée au pecorino).

Le marché central

Florence est une ville carnivore : les restaurants de viande (bisteccheria) sont partout. Ils proposent des côtes de bœuf énormes, longuement maturées dans des armoires vitrées visibles depuis la rue. C’est à qui offrira le plus gros morceau de bidoche, certains exposent carrément des quartiers dans leurs armoires.

Florence, ville carnivore

Les belles maisons du centre sont protégées du soleil par des avancées de toit nettement plus longues que nos génoises. Au dernier étage de nombre d’immeubles se trouve une loggia ouverte à colonnades. Les façades sont propres et claires, on est loin de Catane.

Les maisons florentines

La cathédrale est ce pour quoi tout le monde vient visiter Florence. Elle est immense, son dôme (conçu par le génial architecte Brunelleschi) est une prouesse architecturale remarquable pour le 15ème siècle, et ses revêtements extérieurs de marbre blanc, vert et rose lui donnent un aspect unique, immédiatement reconnaissable. La queue pour la visiter semble interminable. Grâce aux billets que nous avons achetés pour la crypte de Santa Reparada, nous entrons par une porte latérale où l’attente n’est « que » d’une petite demi-heure.

Devant la cathédrale, à droite sur la photo, se trouve le baptistère. Ses revêtements extérieurs sont de même facture que ceux de la cathédrale. Nous le visiterons aussi un peu plus tard. A droite de la cathédrale on voit l’imposant campanile de Giotto qui culmine à 80 mètres.

La façade de la cathédrale

La face interne de la façade porte une étrange horloge. Son cadrant est divisé en 24 heures, le « un » se trouve en bas et ses aiguilles tournent dans le sens inverse de celles d’une montre. Ou plutôt tournaient car elle ne donne plus l’heure exacte que deux fois par jour. Le dessin de son unique aiguille dorée à plusieurs rayons est assez caractéristique pour servir de signe d’orientation ailleurs dans la ville, en particulier au Musée de l’Œuvre.

L’horloge à l’intérieur de la cathédrale

La face interne de la coupole de Brunelleschi est restée longtemps nue. Ce n’est qu’a la fin du 16ème siècle, plus d’un siècle après son achèvement, qu’elle fut peinte par Vasari et Zuccari. Si on a de bons yeux ou des jumelles on y voit des scènes du jugement dernier.

L’intérieur de la coupole de la cathédrale

Lorsqu’on visite la cathédrale la tentation est forte de rester le nez en l’air. Ce serait une erreur car le dallage de marbre est de toute beauté et étonnamment varié.

Le dallage de la cathédrale

Le Musée de l’Œuvre est splendide et très moderne. La partie consacrée au dôme de la cathédrale fourmille d’informations fascinantes sur Brunelleschi et ses aides, les outils et techniques utilisés, les difficultés qu’il a fallu surmonter, etc.

Les moindres travaux envisagés sur la cathédrale (dôme, façade…) représentaient un investissement énorme de temps et d’argent. C’est pourquoi le musée renferme de nombreuses maquettes préparatoires très détaillées et de grande taille. Elles servaient parfois de prototype expérimental mais le plus souvent elles étaient présentées dans le cadre de concours destinés à choisir un projet. Certaines sont si détaillées et si grandes qu’elles devaient représenter en elles-même un investissement conséquent.

Le Musée de l’Œuvre

Le baptistère Saint-Jean, de dimensions bien plus modestes que la cathédrale, est encore plus ancien puisqu’il semble avoir été construit aux 4èmes et 5èmes siècles de notre ère. Sa forme et son aspect actuels datent du 13ème siècle. A certaines époques, en attendant mieux, il a servi de cathédrale à la ville. Il est muni de trois énormes portes en bronze ornées de bas-reliefs. Celles que l’on voit aujourd’hui sont des copies. Les originales sont conservées au Musée de l’Œuvre voisin.

Le baptistère

L’intérieur du baptistère est assez dépouillé. On remarque à droite de l’entrée le tombeau de l’antipape Jean XXIII (penser à chercher ce qui vaut le préfixe « anti » à un pape). Comme dans la cathédrale le pavage est très beau et très intéressant par sa variété de motifs.

L’intérieur du baptistère

La face interne du toit du baptistère est décorée dans un style qui rappelle la cathédrale de Cefalu, près de Palerme. C’est une immense mosaïque dorée qui représente l’inévitable jugement dernier.

L’intérieur du toit pyramidal du baptistère

Des trois portes en bronze qui ferment le baptistère, toutes richement ornées de panneaux figuratifs en bas-relief, la porte de l’est, dite « porte du paradis » est la plus célèbre à cause de sa finition dorée et de la finesse de détail de ses 10 panneaux représentant des scènes de l’ancien testament.

La porte est ouverte mais l’entrée par là est interdite par une forte grille. Les touristes qui n’ont pas pris de billet se massent contre la grille, tendent leur téléphone entre les barreaux et se contorsionnent pour photographier l’intérieur. A moins que, malgré les précautions que nous avons prises pour rester incognito, les paparazzis ne nous aient trouvés…

La porte du baptistère dite porte du paradis
La porte du baptistère dite porte du paradis au Musée de l’Œuvre

En partant de la Piazza della Signoria et en longeant le Musée des Offices (l’équivalent florentin du Musée du Louvre) on arrive sur la rive de l’Arno d’où on peut admirer, non loin, le Ponte Vecchio, plus vieux pont de Florence, avec ses drôles de maisonnettes colorées accrochées sur les côtés. Dans sa forme actuelle il date du 14ème siècle. La longévité des constructions florentines force le respect.

Le pont Vecchio

Sur l’autre rive de l’Arno on peut faire l’ascension du Monte alle Croci jusqu’au piazzale Michelangelo, un vaste belvédère d’où on a une vue splendide sur Florence. Nous avons de la chance, il fait beau mais des nuages assez denses agrémentent le ciel bleu et projettent des ombres intéressantes sur la ville.

Florence vue du piazzale Michelangelo
Ce contenu a été publié dans Sicile, sept. 2022. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.