Nous décidons de creuser la question des marionnettes en commençant par visiter le musée qui leur est consacré et qui raconte la tradition des marionnettes syracusaines ainsi que l’histoire des trois familles (Puzzo, Vaccaro et Mauceri) qui ont œuvré à sa préservation du début du 20ème siècle à aujourd’hui.
Ces passionnés ont eu bien des déboires, dont celui de devoir abandonner le projet Pinocchio pour avoir ignoré qu’on ne pouvait pas reprendre les musiques de Walt Disney sans contrepartie financière.
Pour diversifier le répertoire classique et lutter contre la désaffection du public qui boudait les vieilles histoires de chevaliers, Blanche Neige et les 7 nains, ou même les schtroumpfs ont parfois été réquisitionnés. Cela n’a pas empêché des passages à vide pendant lesquels le théâtre dormait sous la poussière. Heureusement les touristes ont pris le relai et la tradition vit toujours.
En début de soirée nous poursuivons notre enquête en assistant au spectacle « L’Inganno di Angelica », un classique parmi les classiques.
La salle est une très jolie cave voûtée qui peut accueillir environ 70 personnes. Lorsque la représentation commence elle est presque pleine… de touristes.
L’histoire est racontée en italien et malgré un rapide résumé en anglais qui nous est donné avant la représentation nous ne comprenons pas tous les détails de l’intrigue. Charlemagne est impliqué, ainsi qu’une jolie princesse dont tous ces idiots de chevaliers tombent instantanément amoureux. Ce qu’ils ignorent, car la vilaine cache bien son jeu, c’est que la princesse est méchante comme la gale et qu’elle ourdit un complot avec l’aide de son frère, détenteur d’une épée magique grâce à laquelle il ne peut théoriquement perdre aucun duel.
Il y a aussi des magiciens, des spectres, le diable, deux géants, un chevalier un peu plus bête que les autres, etc.
Orlando, un vaillant paladin espagnol (mais qui parle tout de même italien) semble contredire la magie de l’épée et fait un mauvais sort à la plupart des méchants, sauf la belle princesse. Il faudrait revenir demain pour connaître la suite de cette affaire embrouillée mais nous serons partis, ce sera pour une autre fois.
A la fin de la représentation la troupe vient saluer et tout le monde les applaudit de bon cœur car c’était bien amusant, fort joli et bien intéressant.
Le public comptait 50 faux enfants et deux vrais dont un bébé qui s’est sans doute endormi car on ne l’a pas entendu du début à la fin. L’autre était une fillette accompagnée de sa maman. A 10 minutes de la fin, quand l’histoire commençait à chauffer vraiment et que les batailles s’enchaînaient, la fillette a demandé à sa maman si on ne pourrait pas aller voir ailleurs des fois qu’il y ferait moins peur et elles sont parties en catimini.